Pollution aux métaux lourds en Antarctique due aux activités humaines

Une étude révèle des concentrations inquiétantes de métaux lourds dans les zones fréquentées par les touristes et les chercheurs en Antarctique.

Pollution aux métaux lourds en Antarctique due aux activités humaines
Touristes se promènant près de manchots à jugulaire sur l'île Deception en Antarctique, en janvier 2024.

L'Antarctique, déjà menacé par le changement climatique, est de plus en plus affecté par le tourisme et la recherche scientifique, d'après une étude parue dans Nature Sustainability.

La quantité de particules fines avec des métaux lourds a décuplé en quarante ans dans les zones humaines. Le nombre de touristes a bondi de 20 000 à 120 000 en deux décennies, selon une association touristique internationale.

L'étude souligne que l'augmentation des activités humaines inquiète à cause des polluants des véhicules, incluant des particules de chrome, nickel, cuivre, zinc et plomb.

Les navires touristiques brûlent des combustibles fossiles, générant des particules qui accélèrent la fonte des neiges, affirme Raul Cordero de l'Université de Groningen, co-auteur de l'étude.

Lors d'un entretien avec l'AFP, il a expliqué que la neige fond plus vite à cause de la pollution dans les zones touristiques, et qu'un seul visiteur peut faire fondre environ 100 tonnes de neige en plus.

Des avancées, cependant...

Une équipe de chercheurs du Chili, d'Allemagne et des Pays-Bas a parcouru 2000 kilomètres en quatre ans pour mesurer cette contamination en Antarctique.

Les expéditions scientifiques contribuent aussi à la hausse des métaux lourds, avec un impact pouvant être dix fois supérieur à celui d'un touriste, selon les experts.

L'étude note des améliorations, comme l'interdiction du fioul lourd et l'usage de navires hybrides, mais appelle à réduire l'emploi des énergies fossiles près des zones sensibles pour diminuer l'empreinte humaine.

L'Antarctique perd rapidement de la masse glaciaire à cause du réchauffement climatique. La NASA indique une perte annuelle de 135 milliards de tonnes de glace depuis 2002.