Près de 180 états se réunissent ce mardi à Genève, en Suisse, avec le soutien des Nations Unies. Ils ont dix jours pour établir le premier pacte mondial visant à réduire la pollution plastique, un fléau qui menace la planète.
Ce document, discuté depuis trois ans et qui sera obligatoire pour les pays, 'ne se concrétisera pas seul', a averti lundi le président des négociations, Luis Vayas Valdivieso de l'Équateur. Il recevait des représentants de plus de 600 ONG présentes.
Dans un contexte de fortes tensions politiques et commerciales, cette nouvelle session de pourparlers, nommée CIN5-2, a été organisée après l'échec des discussions à Busan en Corée du Sud fin 2024. Des nations productrices de pétrole y avaient bloqué tout progrès.
Des efforts diplomatiques importants
'Beaucoup de travail diplomatique a eu lieu depuis Busan', a indiqué Inger Andersen, directrice du PNUE, à l'AFP. 'La plupart des pays que j'ai consultés viennent à Genève pour trouver un accord', a-t-elle ajouté.
'Les discussions seront-elles faciles ? Non. Simples ? Non. Complexes ? Oui. Mais un chemin vers un traité existe ? Absolument', a poursuivi cette diplomate danoise expérimentée. Elle a exprimé sa ferme volonté de parvenir à un accord.
'Nous avons tiré des leçons de Busan', a complété Luis Vayas Valdivieso. Il a assuré que les ONG et le public pourraient accéder aux groupes traitant des points difficiles, comme l'interdiction de substances chimiques ou les limites de production.
Lundi, avant l'ouverture des négociations, scientifiques et organisations ont accru la pression. Un rapport dans The Lancet a signalé que la pollution plastique est un 'danger grave et croissant pour la santé', coûtant au moins 1500 milliards de dollars par an.
Les enfants particulièrement affectés
Philip Landrigan, médecin américain, a souligné que les personnes vulnérables, en particulier les enfants, subissent le plus les conséquences néfastes.
En RDC, 'les eaux et lacs sont pollués, et les particules plastiques causent plusieurs maladies chez les enfants', a expliqué Robert Kitumaini Chikwanine de l'ONG Solidarité Protection droits de l’enfant, devant le siège de l'ONU.
Pour symboliser le problème, une création artistique évolutive, 'Le fardeau du Penseur', est installée à Genève. Son auteur, Benjamin Von Wong, espère que les négociateurs réfléchiront à 'l'impact sur la santé humaine'.
Matthew Kastner, porte-parole de l'industrie chimique américaine, a défendu le plastique. Il l'a qualifié de 'vital pour la santé publique', citant les équipements médicaux et emballages qui améliorent l'hygiène.
Réduire la fabrication
Greenpeace rejette cet argument. Son chef de délégation Graham Forbes a exigé lundi de 'fabriquer moins de plastique pour stopper la crise', lors d'une manifestation.
'Notre priorité est de baisser la production', a ajouté Seema Prabhu de l'ONG Trash Hero World, active en Thaïlande, Vietnam, Indonésie et Malaisie.
'De nombreuses usines et emplois dépendent du plastique dans ces régions, donc nous prônons une transition juste vers le réemploi et le recyclage', a-t-elle précisé.