La plateforme de vente de vêtements d'occasion Vinted fait l'objet d'une enquête en France après qu'il a été constaté que certains comptes d'utilisateurs renvoyaient les visiteurs vers des contenus pornographiques.
La commissaire française aux droits de l'enfant, Sarah El-Haïry, a déclaré qu'elle avait demandé à l'organisme de surveillance Arcom d'examiner les allégations rapportées pour la première fois par les médias français.
Vinted, qui compte 23 millions d'utilisateurs en France, n'a pas de procédure de vérification de l'âge, ce qui signifie que des enfants et des adolescents auraient pu être exposés à du matériel pornographique sans avoir à prouver qu'ils avaient plus de 18 ans.
Dans un communiqué, la société basée en Lituanie a déclaré qu'elle avait une "politique de tolérance zéro à l'égard des communications non sollicitées de nature sexuelle ou de la promotion de services sexuels".
"Tous les contenus inappropriés et illégaux sont supprimés et, le cas échéant, nous prenons des mesures à l'encontre des utilisateurs, y compris en les bloquant définitivement de notre site", a déclaré la Commission.
Vinted prend la situation "très au sérieux", a-t-elle ajouté.
Les premiers rapports ont fait surface après que certains vendeurs montrant des photos de maillots de bain ou de lingerie ont attiré les internautes vers leurs pages personnelles sur des plateformes pour adultes telles qu'OnlyFans.
"Les prédateurs utilisent la vente de vêtements ordinaires pour diriger les gens vers des sites pornographiques", a déclaré M. El-Haïry.
La France a récemment adressé des avertissements à d'autres plateformes mondiales de commerce électronique, dont Shein, dont le siège se trouve à Singapour, après que des produits comprenant des poupées sexuelles ressemblant à des enfants sont apparus dans leurs listes de vente.
Les autorités françaises indiquent que l'affaire Shein s'inscrit dans le cadre d'une enquête plus large sur d'autres grandes plateformes de commerce électronique accusées de permettre la vente en ligne de produits illicites.
Le parquet de Paris examine si Shein, AliExpress, Temu et Wish ont enfreint les lois relatives aux contenus violents, pornographiques ou "indignes" accessibles aux mineurs.
Shein et AliExpress font également l'objet d'une enquête spécifique pour diffusion présumée de matériel pédopornographique. Les dossiers ont été transmis à l'Office des Mineurs de Paris, qui traite les infractions relatives à la protection de l'enfance.
Shein a déjà interdit la vente de toutes les poupées sexuelles sur sa plateforme dans le monde entier et déclare qu'elle bloque définitivement les comptes des vendeurs liés à ces articles.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a déclaré que les descriptions des poupées ne laissaient que peu de doutes quant à leur caractère pédopornographique.