Appelé Candidozyma auris, il provoque des infections hospitalières très difficiles, parfois impossibles à traiter. Ce champignon résistant à de nombreux médicaments tue entre 29% et 53% des personnes infectées, selon l'OMS, et se propage rapidement dans les hôpitaux de l'Union européenne. Les autorités sanitaires pressent d'agir urgemment.
Dans un communiqué publié jeudi, l'ECDC signale que de 2013 à 2023, plus de 4000 cas de C. auris ont été enregistrés dans l'UE, dont plus de 1300 rien qu'en 2023. Les pays avec le plus d'infections sont l'Espagne, la Roumanie, l'Allemagne, l'Italie et la Grèce.
Au fil du temps, ce super-champignon levuriforme, capable de persister sur l'équipement médical et la peau, est devenu plus résistant aux antifongiques. L'ECDC précise que dans beaucoup de cas, aucun traitement disponible n'est efficace.
«Les hôpitaux doivent être préparés à identifier les cas»
La majorité de la population résiste naturellement à ce champignon ; certaines personnes le portent sur la peau sans effets sur leur santé. Mais les individus gravement malades ou immunodéprimés – par exemple après un cancer ou une greffe –, ceux avec un cathéter, une trachéotomie, de longs séjours à l'hôpital ou une alimentation par intraveineuse ont un risque élevé d'infection.
L'ECDC affirme dans Science et Avenir que les hôpitaux doivent être prêts à détecter les cas, mettre en œuvre une prévention efficace et s'assurer que lors des transferts, les autres hôpitaux soient informés si un patient est porteur. L'agence exhorte les pays européens à instaurer une surveillance nationale. Actuellement, seulement 17 des 36 États examinés ont une telle politique.
Découvert pour la première fois au Japon en 2009, C. auris est maintenant présent sur tous les continents. Depuis 2022, l'OMS le considère comme un pathogène fongique prioritaire.