Sarkozy demande sa libération après trois semaines de prison

L'ancien président français Nicolas Sarkozy a qualifié ses trois semaines de prison d'"épuisantes" et de "cauchemar", alors qu'il demandait à un tribunal de Paris de le libérer dans l'attente d'un appel.

Le 21 octobre, l'ancien président de centre-droit, âgé de 70 ans, a été condamné à cinq ans de prison pour avoir conspiré en vue de financer sa campagne électorale de 2007 avec de l'argent provenant du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi.

Ses avocats ont immédiatement déposé une demande de libération.

Une décision est attendue vers 13h30 heure locale (12h30 GMT) et, si sa demande est acceptée, M. Sarkozy pourrait être libéré de la prison de La Santé dès lundi soir.

Le procureur Damien Brunet a recommandé que la demande de M. Sarkozy soit acceptée, mais qu'il soit interdit à l'ancien président d'entrer en contact avec d'autres témoins dans le "dossier libyen".

M. Sarkozy, qui a toujours nié tout acte répréhensible, a déclaré au tribunal par liaison vidéo qu'il n'avait jamais eu "l'idée folle" de demander de l'argent à M. Kadhafi et a affirmé qu'il "n'admettrait jamais quelque chose que je n'ai pas fait".

M. Sarkozy a également rendu hommage au personnel pénitentiaire qui a rendu son séjour en prison "supportable". "Ils ont fait preuve d'une humanité exceptionnelle", a-t-il déclaré.

L'épouse de M. Sarkozy, la chanteuse et mannequin Carla Bruni-Sarkozy, et deux des fils de l'ancien président étaient présents dans la salle d'audience pour le soutenir.

M. Sarkozy est le premier ex-dirigeant français à se retrouver derrière les barreaux depuis que Philippe Pétain, chef de la collaboration nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, a été incarcéré pour trahison en 1945.

Depuis son entrée en prison, M. Sarkozy est détenu dans une cellule du quartier d'isolement de la prison. Deux gardes du corps sont postés dans des cellules voisines.

"L'ancien président de la République a droit à une protection en raison de son statut", a déclaré le ministre de l'intérieur, Laurent Nuñez, en octobre, ajoutant qu'il y avait "manifestement une menace contre lui".

M. Sarkozy a été président de 2007 à 2012. Depuis qu'il a quitté ses fonctions, il est poursuivi par des enquêtes criminelles et a dû porter pendant des mois un bracelet électronique autour de la cheville après avoir été condamné en décembre dernier pour avoir tenté de corrompre un magistrat afin d'obtenir des informations confidentielles sur une autre affaire.