Que faisaient des stars du foot dans le live du streamer mort?

La mort du streamer Jean Pormanove, Raphaël Graven de son vrai nom, frappé et humilié par ses «collègues» durant un live de deux semaines, suscite émotion et colère. Après des rebonds sur les terrains politiques et judiciaires, c'est désormais le monde du football français qui se retrouve mêlé au drame. Selon les enquêtes menées par «L'Équipe» et «Libération», l'international français du PSG Bradley Barcola et le champion du monde 2018 Adil Rami sont apparus dans le live problématique. C'est également le cas d'une star de l'OM, l'international gabonais Pierre-Emerick Aubameyang.

Comment s'est matérialisée cette implication? Souhaitant créer du buzz, les organisateurs du live sur la plateforme Kick, aujourd'hui dans le collimateur des autorités, ont réussi à obtenir de courtes vidéos préenregistrées des footballeurs célèbres. «Bon JP et Coudoux, branchez vos cerveaux parce que là, faut finir le jeu», incite l'attaquant de 36 ans, invitant donc les victimes d'humiliation à tenir le choc pour faire grimper la cagnotte. C'était avant que le premier cité ne meure après deux semaines de direct.

Même ton du côté de l'ailier du PSG: «Salut les gars, grosse force pour le défi, on est tous avec vous, on sait que vous pouvez le faire. JP et Coudoux, mettez le réveil s'il vous plaît, parce que là, ça va vraiment pas». La vidéo de Barcola pourrait avoir été utilisée à son insu. Son entourage rappelle que son apparition a été enregistrée des semaines à l'avance et qu'il n'a rien à voir avec ce live. En 2024, le joueur de 22 ans avait donné 1000 euros aux streamers dans le cadre d'une cagnotte pour des enfants malades.

Adil Rami semble également avoir des liens étroits avec la bande. L'année dernière, il avait donné des conseils à l'autre homme malmené Coudoux pour mieux frapper JP lors des combats organisés en direct: «Tu t'approches de lui et, d'un coup, bam. Mets-lui des crochets. Il ne va pas les voir arriver sur le côté parce qu'il voit mal. Il a des grosses lunettes». L'ancien défenseur des Bleus a été rattrapé par la réalité en apprenant la mort de JP en direct.

«Adil Rami souhaite rappeler qu'il n'a jamais été spectateur ni acteur des contenus et de la plateforme aujourd'hui visés, et qu'il n'en a pas davantage assuré la promotion», a réagi son avocat ce vendredi.