Les banques en Suisse diminuent fortement leurs services concernant les espèces et les guichets. Beaucoup d'entre elles redirigent constamment les clients vers les bancomats ou les services en ligne. Il n'est plus possible de consulter un employé pour des retraits ou dépôts, ou même pour résoudre des problèmes avec l'application Twint. Même des erreurs de facturation sur les cartes de crédit ne peuvent être corrigées au guichet, selon les journaux de CH Media.
Cette réduction illustre un changement important en Suisse. Aujourd'hui, les banques jugent les transactions en cash trop chères, compliquées et risquées. Les espaces sont remodelés : adieu les comptoirs sécurisés, bonjour aux salons avec écrans et plantes, où l'argent liquide est rare.
Réduction des agences et fin des guichets
Une investigation journalistique révèle l'étendue de cette tendance. La banque cantonale de Berne et PostFinance n'ont plus de guichet pour le cash ; à la banque cantonale de Zurich, le personnel ne distribue des espèces qu'en situation d'urgence. UBS conserve encore ce service dans la moitié de ses 190 agences, Raiffeisen dans un tiers de ses 774 succursales. Cependant, même Raiffeisen se concentre sur un modèle de conseil. Notons qu'en dix ans, la proportion de clients utilisant les guichets est tombée de 46% à 15%.
Cette évolution s'accompagne d'une diminution du nombre total d'agences : fin 2024, il y avait 2476 succursales bancaires en Suisse, soit un tiers de moins qu'en 2005. Et le déclin devrait s'intensifier, prévient l'économiste Tobias Trütsch de l'Université de Saint-Gall. Cela est dû à une baisse de la demande. Moins d'offre réduit encore la demande. Ainsi, le cash disparaît progressivement.