Le Crif cherche à apaiser la tension entre la France et Israël

L'organisation juive française vise à réduire les conflits tout en affirmant son soutien à la position de Netanyahou.

Le Crif cherche à apaiser la tension entre la France et Israël
Les relations entre la France et Israël, basées sur des valeurs communes et la lutte anti-terroriste, devraient éviter les disputes inutiles.

Le Crif a critiqué mercredi les querelles stériles suite à l'échange tendu entre l'Élysée et Benyamin Netanyahou, qui accuse Emmanuel Macron d'alimenter la haine antisémite en envisageant de reconnaître la Palestine.

Dans une lettre officielle à Emmanuel Macron, Benyamin Netanyahou a accusé le président français d'attiser l'antisémitisme en France en promouvant la reconnaissance internationale de la Palestine.

L'Élysée a répondu que cette analyse est erronée, abjecte et sera contestée. Il a insisté sur la nécessité de gravité et de responsabilité, évitant les amalgames et manipulations, et a réaffirmé que la République protégera toujours ses citoyens juifs.

La République accomplit beaucoup dans la lutte contre l'antisémitisme.
La République accomplit beaucoup dans la lutte contre l'antisémitisme.

Selon le ministère de l'Intérieur, entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés, dont 323 atteintes aux personnes. Cela représente une baisse de 24% sur un an, mais une hausse de 134% par rapport à la même période en 2013.

L'ambassadeur d'Israël en France, Joshua Zarka, a déclaré sur Franceinfo que la République agit énormément, mais le nombre d'actes antisémites est si élevé qu'il semble déborder. Il a précisé qu'une lettre a aussi été envoyée au Premier ministre d'Australie.

Face à cette crise, le représentant du Crif a souligné que, dans un contexte de hausse de l'antisémitisme, les institutions juives entretiennent un dialogue régulier avec les autorités depuis vingt ans pour combattre ce phénomène.

Netanyahou est un leader d'extrême droite

Le président du Crif rappelle également son opposition au projet de reconnaissance de la Palestine par la France et exprime son inquiétude quant à la manière dont cette annonce excite les agitateurs de LFI et les prêcheurs de haine antisémite.

La gauche a dénoncé l'instrumentalisation de l'antisémitisme par le leader israélien. Chloé Ridel, porte-parole du PS, a commenté sur Franceinfo que Netanyahou est un leader d'extrême droite qui manipule la notion d'antisémitisme, alors que ce problème est réel en France.

Mathilde Panot, présidente du groupe Insoumis à l'Assemblée nationale, a déclaré qu'instrumentaliser l'antisémitisme comme une arme diplomatique est honteux, car cela affaiblit la lutte nécessaire et assimile les juifs à une politique génocidaire poursuivie par la Cour pénale internationale.

«Instrumentaliser l’antisémitisme comme une arme diplomatique est honteux non seulement parce que ça affaiblit la lutte nécessaire contre l’antisémitisme, mais surtout parce que cela vise à assimiler les juifs dans le monde à une politique génocidaire d’un criminel poursuivi par la Cour pénale internationale», a déclaré la présidente du groupe Insoumis à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot.