Lundi, Christian Estrosi, maire de Nice, a dévoilé son projet de nommer le parvis du futur hôtel de police en l'honneur de Nicolas Sarkozy, déclenchant de vives critiques de la part de la gauche.
Ce bâtiment, en cours de construction dans un ancien hôpital du centre-ville, rassemblera les services de police nationale et municipale, avec un centre de vidéosurveillance très performant. Prévu initialement pour 2024, il doit être terminé fin 2026. Sur X, M. Estrosi a indiqué que Sarkozy avait soutenu cette initiative originale, et lui attribuer le parvis est une façon de reconnaître son action importante, d'abord comme ministre de l'Intérieur puis comme président, pour prioriser la sécurité nationale.
Christian Estrosi, ancien membre de l'UMP, a rejoint Emmanuel Macron tout en restant proche de l'ex-président, qui a été condamné récemment à cinq ans de prison pour avoir autorisé son entourage à chercher des financements auprès de la Libye de Kadhafi pour sa campagne de 2007.
«C'est une provocation de plus qui abîme encore l’image de notre ville»
Juliette Chesnel Le Roux, candidate écologiste aux municipales, estime que l'annonce d'Estrosi est «une nouvelle provocation qui détériore l'image de la ville», proposant plutôt un hommage à Robert Badinter. Olivier Salerno, responsable local de LFI, a déclaré que c'était «une autre moquerie envers la justice pour soutenir ses amis, du trumpisme à la française».
L'association Tous citoyens a également souligné que des condamnations judiciaires n'ont pas empêché d'autres personnalités de droite d'être honorées à Nice : Estrosi a inauguré une allée pour Charles Pasqua en 2018, une rue pour Jacques Médecin en 2019, et un cours pour Jacques Chirac en 2020.
Éric Ciotti, rival d'Estrosi et candidat soutenu par le RN, n'a pas réagi immédiatement. Après le verdict dans l'affaire libyenne, il avait posté sur X «un message amical pour Nicolas Sarkozy, puni par une peine très sévère».