Natan Ruchansky, un réserviste israélien, a combattu trois mois au Liban lors du récent conflit avec le Hezbollah fin 2024. Cependant, face à un nouvel appel pour Gaza, il a refusé et s'est déclaré objecteur de conscience. Âgé de 36 ans, ce cinéaste et père de deux enfants a comparu devant un tribunal militaire jeudi, a été exclu de son unité et privé de ses fonctions combattantes.
Son refus le range dans un petit groupe vocal de réservistes opposés à la poursuite de l'assaut dévastateur israélien à Gaza, déclenché par l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Ruchansky explique à l'AFP : 'Nous observons les ravages internationaux, les pertes économiques et les souffrances mentales et physiques endurées par nos camarades soldats.'
Sans lien avec la défense nationale
Il affirme que servir dans l'armée fait partie de son identité, mais la guerre à Gaza, qui dure depuis près de deux ans, ne défend pas le pays. Comme d'autres opposants, l'annonce en août d'une offensive pour prendre Gaza l'a poussé à agir au-delà des réseaux sociaux.
Israël a renforcé ses opérations récemment, malgré les pressions internationales et domestiques pour cesser le feu et libérer les otages encore détenus à Gaza. Selon la presse israélienne, environ 40 000 réservistes ont été mobilisés lors de la première vague des hostilités.

Ruchansky fait partie du groupe 'Soldats pour les Otages', comptant 400 membres et formé en mai 2024 par inquiétude pour les otages à Rafah pendant l'invasion israélienne. Le collectif a organisé sa première manifestation publique mardi à Tel-Aviv, appelant réservistes et soldats en activité à résister à la conscription.
Max Kresch, sergent-infirmier, a déclaré : 'En tant que vétérans ayant servi et soucieux de l'avenir national, c'est notre devoir de refuser cette guerre.' Les chefs militaires tolèrent souvent le retrait des réservistes à cause des impacts sur leur vie. Cependant, les objections de conscience sont rares et peuvent mener à l'emprisonnement dans de rares cas.
Kresch a ajouté : 'Nous sommes les mêmes qui ont tout abandonné le 7 octobre pour aller au front. C'est ce même sens du devoir qui nous pousse à refuser et à résister aux tentatives du Premier ministre Netanyahu de tout sacrifier pour sa survie politique.'

Ces activistes admettent leur faible effectif mais visent à influencer les soldats incertains sur la guerre. Shaked Rogel, un membre, dit : 'Notre succès ne se juge pas par notre taille, mais par le fait que nous offrons une voix à ceux qui se sentiraient isolés.'
Le groupe a lancé une hotline pour aider les militaires tentés de refuser la mobilisation. Un autre collectif, 'Réservistes pour arrêter la guerre', a été formé récemment. Bien qu'il n'encourage pas directement la désobéissance, il collecte des signatures pour une pétition demandant la fin de l'attaque sur Gaza.
Avec un mégaphone, Dan Gavrieli, un adhérent, a incité les passants à Tel-Aviv un samedi soir à signer le texte qui réclame aussi la libération des otages. 'Chers réservistes, signez maintenant !'