Le président serbe Aleksandar Vucic a promis dimanche une réponse «forte» aux manifestants anticorruption, après cinq soirées consécutives d’affrontements entre ses partisans, la police et les protestataires dans l’ensemble du pays.
Des violences ont éclaté à Belgrade et dans d’autres villes lors de cinq jours de manifestations, des manifestants lançant des pierres et des engins pyrotechniques vers les forces de l’ordre qui ont répliqué avec des grenades assourdissantes et du gaz lacrymogène.
«Nous utiliserons tout ce qui est à notre disposition pour rétablir la loi, l’ordre et la paix.»
Plus de 130 policiers ont jusque-là été blessés, et des dizaines de civils ont eu besoin de soins médicaux, a déclaré le président nationaliste Aleksandar Vucic lors d’une conférence de presse à Belgrade.
Locaux du SNS incendiés
Samedi, des heurts ont éclaté à Belgrade, Novi Sad et Valjevo, où un petit groupe d’hommes masqués a attaqué et mis le feu aux locaux, vides à ce moment là, du Parti progressiste serbe (SNS) de Vucic.
«Vous verrez l’entière détermination de l’État serbe. Nous utiliserons tout ce qui est à notre disposition pour rétablir la loi, l’ordre et la paix», a déclaré le président. Il a ajouté que le gouvernement avait besoin de quelques jours pour préparer «le cadre légal et formel» de sa réponse. «Ce sera très différent de que vous avez vu jusqu’à présent», a-t-il indiqué, soulignant qu’une proclamation de l’état d’urgence n’était pas envisagée.
Aleksandar Vucic a comparé les protestataires à des «terroristes», terme qu’il a souvent utilisé depuis le début en 2024 du mouvement de contestation anticorruption.
Enquête transparente demandée
Les manifestations sont régulières dans ce pays des Balkans depuis l’effondrement en novembre 2024 d’un auvent en béton à la gare de Novi Sad (nord). La tragédie, qui avait fait 16 morts, a rapidement été imputée à la corruption par les manifestants. Les revendications des manifestants, qui demandaient une enquête transparente, se sont élargies, avec un appel à des élections anticipées.
Les manifestations étaient généralement pacifiques, mais la situation s’est déteriorée cette semaine lorsque des groupes de partisans du pouvoir, souvent masqués, s’en sont pris aux protestataires.
Pas d'élections anticipées
Des vidéos diffusées en ligne ont montré des policiers frappant des manifestants désarmés avec des matraques, tandis que la police a rejeté les accusations de violences, affirmant que des manifestants avaient attaqué des policiers.
Vucic rejette les appels à des élections anticipées et dénonce les manifestations comme faisant partie d’un complot étranger visant à le renverser.