Élection présidentielle en Bolivie

Deux candidats de droite arrivent en tête des sondages pour le premier tour, dans un contexte de crise économique sévère.

Élection présidentielle en Bolivie
Les habitants ont commencé à voter dimanche lors du premier tour.

Près de huit millions de Boliviens ont débuté le vote dimanche à 8 heures locales pour choisir leur nouveau président. Le pays, dirigé par la gauche depuis vingt ans et en proie à une crise économique grave, compte huit candidats. Parmi eux, l'homme d'affaires Samuel Doria Medina et l'ancien président Jorge Quiroga, tous deux de droite, sont favoris avec environ 20% des intentions de vote chacun, selon le Tribunal électoral suprême.

La nation andine, avec 11,3 millions d'habitants, se rend aux urnes fatiguée des pénuries de dollars et de carburant, issues d'une économie en difficulté. L'inflation annuelle atteint presque 25%, un niveau record depuis dix-sept ans, et les prix inquiètent les électeurs.

La droite domine les intentions de vote

Le président sortant Luis Arce, jugé responsable des problèmes, ne se représente pas. Il était autrefois soutenu par Evo Morales, mais ils sont désormais en conflit. Andronico Rodriguez et Eduardo del Castillo, candidats de gauche, sont loin derrière dans les sondages. Miguel Angel Miranda, un étudiant de 21 ans, affirme : « Les gens ont réalisé que ces vingt années n'ont rien apporté. Le modèle socialiste n'a pas fonctionné. »

Dans ce contexte, deux candidats de droite, parmi les huit en lice, se disputent la première place: le millionnaire de centre-droit Samuel Doria Medina, 66 ans, et l’ancien président de droite Jorge «Tuto» Quiroga, 65 ans. Les derniers sondages créditent le premier de 21% et le second de 20%, contre 5,5% pour Andronico Rodriguez et 1,5% pour Eduardo del Castillo. Ces pourcentages sont calculés sur la base de la totalité du corps électoral et non des seuls suffrages exprimés.

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Des promesses de changement

Sans surprise, les deux favoris devraient s'affronter au second tour le 19 octobre, un duel inédit à droite. Ils veulent rompre avec le modèle étatique de Evo Morales, une figure majeure de la gauche. Sous sa présidence de 2006 à 2019, la pauvreté a reculé et l'économie a triplé, mais la baisse des revenus gaziers depuis 2017 a déclenché la crise.

« Nous allons tout transformer, sans exception. Vingt ans de gaspillage », a déclaré Jorge Quiroga, 65 ans, qui a été président par intérim en 2001-2002. Samuel Doria Medina, un homme d'affaires influent, a promis : « Ce sera un gouvernement d'austérité, l'époque des dépenses est finie. » Il est considéré comme plus modéré que son adversaire.

La gauche risque sa plus grande défaite électorale depuis l'arrivée au pouvoir d'Evo Morales. L'ancien chef d'État, âgé de 65 ans, souhaitait briguer un quatrième mandat, mais la justice l'a écarté en limitant à deux le nombre de mandats présidentiels.