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Le Conseil d'État genevois rejette l'obligation du Nutri-Score

L'exécutif estime que cette mesure dépasse les compétences du canton et pourrait faire grimper les prix. Il s'oppose au Parlement, qui veut imposer ce label.

Le Conseil d'État genevois rejette l'obligation du Nutri-Score
Le Nutri-Score, développé par des scientifiques européens, note les aliments de A à E selon leur qualité nutritionnelle.

Le gouvernement cantonal ne souhaite pas rendre le Nutri-Score obligatoire dans les commerces alimentaires de Genève. Il a annoncé mercredi son refus de la motion adoptée par le Grand Conseil en mars. Celui-ci désirait que les magasins affichent ce classement à côté des produits. Cette décision survient après qu'un groupe de médecins a envoyé une pétition de 7600 signatures à Berne pour demander l'adoption nationale du Nutri-Score.

Selon l'exécutif genevois, une telle réglementation excède les pouvoirs cantonaux, car l'étiquetage alimentaire relève du droit fédéral. Il craint aussi des charges administratives et financières lourdes pour les entreprises, avec un risque d'augmentation des prix. Enfin, des contrôles seraient nécessaires, demandant des ressources importantes de l'État.

Un équilibre des coûts qualifié d'« indécent »

« La réponse du Conseil d'État manque de sérieux », réagit Jean-Marc Guinchard, député à l'origine de la motion. Il admet la primauté du droit fédéral mais estime que le canton peut organiser des actions d'information. Il souhaite des chiffres sur les coûts pour les grandes surfaces et trouve indécent de les comparer aux dépenses de santé liées à la malbouffe. Les contrôles, selon lui, existent déjà pour les prix et pourraient être aléatoires. Il demandera une réponse plus approfondie lors de l'examen du rapport par le Parlement.