Le 6 août 1945, à 8h15, les États-Unis ont largué une bombe atomique sur Hiroshima, faisant environ 140 000 morts. Trois jours plus tard, une autre bombe a frappé Nagasaki, causant la mort d'environ 74 000 personnes. Ces attaques, qui ont précipité la fin de la Seconde Guerre mondiale, sont les seules fois où des armes nucléaires ont été utilisées en guerre.
Des représentants de 120 pays et régions, ainsi que de l'Union européenne, devraient assister à la cérémonie de mercredi à Hiroshima, selon les responsables locaux. La France sera représentée par le numéro deux de son ambassade pour les événements à Hiroshima et Nagasaki samedi.
La semaine dernière, le maire d'Hiroshima, Kazumi Matsui, a affirmé : 'Des dirigeants qui veulent accroître leur force militaire pour régler les conflits, y compris en ayant l'arme atomique, rendent la paix mondiale difficile.' Il faisait référence aux guerres en Ukraine et au Moyen-Orient.
Dôme emblématique
M. Matsui avait aussi exhorté Donald Trump le mois dernier à visiter Hiroshima, après que l'ancien président américain ait comparé les bombardements atomiques de 1945 à des frappes récentes contre l'Iran. 'Il ne semble pas comprendre pleinement que les bombardements atomiques tuent de nombreux civils innocents, amis ou ennemis, et menacent l'humanité', a souligné le maire.

Actuellement, Hiroshima est une métropole prospère, mais les vestiges du dôme au cœur de la ville évoquent constamment la terreur du bombardement.
'Il est important que beaucoup de personnes se rassemblent dans cette ville touchée par la bombe, car les guerres persistent dans le monde', insiste Toshiyuki Mimaki, coprésident de Nihon Hidankyo, un groupe de survivants et lauréat du prix Nobel de la paix 2024.
Nihon Hidankyo encourage les États à agir pour éliminer les armes nucléaires, en utilisant les témoignages des 'hibakusha', survivants d'Hiroshima et Nagasaki. 'J'espère que les représentants étrangers visiteront le Musée du mémorial de la paix et comprendront ce qui s'est passé sous le nuage en forme de champignon', a déclaré M. Mimaki.
Préserver la mémoire des 'hibakusha' et les leçons de la catastrophe est de plus en plus difficile pour ce groupe, l'âge moyen des survivants étant désormais de 86 ans.

La Russie à Nagasaki
'Je pense que la volonté mondiale d'un monde sans armes nucléaires va continuer. Les jeunes générations s'y emploient activement', assure à l'AFP Kunihiko Sakuma, 80 ans, qui avait neuf mois lors du bombardement et se trouvait à 3 km du point d'impact.
M. Sakuma, qui doit rencontrer le Premier ministre Shigeru Ishiba après la cérémonie, compte lui demander que Tokyo adhère au traité de l'ONU interdisant les armes nucléaires signé en 2017. Tokyo a refusé de le signer, affirmant que son objectif n'est pas atteignable sans l'aide des pays possédant l'arme atomique.
Samedi, Nagasaki prévoit aussi un nombre record de pays présents à ses commémorations, incluant la Russie, qui y participera pour la première fois depuis son invasion de l'Ukraine en 2022.