L’ONU a mis en garde jeudi la Russie et Israël contre une possible inscription sur la liste des pays et organisations armées qui se sont rendus coupables de violences sexuelles en temps de guerre.
Dans un rapport annuel qui dresse une liste de 63 pays ou entités ayant eu recours aux viols ou à toute autre forme de violences sexuelles dans des conflits armés, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, annonce mettre ces deux pays sous surveillance. «Compte tenu des préoccupations majeures que suscitent certaines formes de violence sexuelle régulièrement documentées par l’ONU», la Russie et Israël «pourraient être inscrits sur la liste qui figurera en annexe du prochain rapport», écrit-il.
Concernant la Russie, le chef de l’ONU évoque «des informations crédibles» sur des exactions «contre des prisonniers de guerre ukrainiens, dans 50 lieux de détention officiels et 22 lieux de détention non officiels en Ukraine et dans la Fédération de Russie».
Torture dans les prisons israéliennes
«Parmi ces violations figurent notamment de nombreux cas documentés de violences génitales, y compris des électrocutions, des coups et brûlures sur les parties génitales ainsi que le recours à la nudité forcée et prolongée, le but étant d’humilier les victimes et d’obtenir des aveux ou des informations», poursuit-il.
En Israël et dans les Territoires palestiniens, il se dit «gravement préoccupé par les informations crédibles faisant état de violations commises par les forces armées et les forces de sécurité israéliennes contre des Palestiniens dans plusieurs prisons, un centre de détention et une base militaire».
Les cas documentés par l’ONU évoquent là encore «des violences génitales» et «le recours à la nudité forcée et prolongée», ainsi que «des fouilles à nu répétées présentant un caractère abusif et dégradant».
Le Hamas sur la liste de l'ONU aussi
L’ONU ferait mieux de «se concentrer sur les crimes de guerre choquants et les violences sexuelles du Hamas ainsi que sur la libération de tous les otages», a réagi l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Danny Danon. «Israël ne se dérobera pas pour protéger ses citoyens et continuera d’agir conformément au droit international», a-t-il ajouté.
Dans son rapport, l’ONU déplore «une augmentation stupéfiante de 25%» du recours aux violences sexuelles dans le monde «comme tactique de guerre, de torture, de terrorisme et de répression politique». Les femmes continuent de constituer la très grande majorité des victimes répertoriées (92%).
Le mouvement Hamas figure parmi les organisations armées accusées d’y avoir eu recours, notamment lors des massacres du 7-octobre, qui avaient déclenché le conflit avec Israël.