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Macron sous pression pour nommer un nouveau Premier ministre alors que la France est en proie à des manifestations

Macron sous pression pour nommer un nouveau Premier ministre alors que la France est en proie à des manifestations
Le président français Emmanuel Macron a eu le temps de se préparer à nommer un nouveau premier ministre.

Le président français Emmanuel Macron a été pressé de nommer rapidement un nouveau premier ministre après que François Bayrou a perdu un vote de défiance et lui a remis sa démission mardi.

La chute du gouvernement Bayrou n'est pas une surprise, car la majorité des députés français s'est fermement opposée à la tentative de M. Bayrou de réduire la spirale de la dette française par des coupes budgétaires de 44 milliards d'euros (38 milliards de livres sterling).

Mais M. Macron reste confronté à l'un des déficits budgétaires les plus élevés de la zone euro et à des critiques de plus en plus vives de la part de ses adversaires politiques.

La France doit également faire face à une journée de manifestations mercredi, organisée par un mouvement populaire nébuleux appelé "Bloquons Tout", et les autorités prévoient de déployer 80 000 policiers.

Le vote de confiance de lundi ayant été convoqué par M. Bayrou lui-même, M. Macron a eu des semaines pour préparer sa prochaine étape. Il a déjà fait savoir qu'il choisirait un nouveau premier ministre dans les prochains jours - le cinquième depuis qu'il a remporté un second mandat en tant que président en 2022.

Quel que soit le choix du président, il se trouvera dans la position peu enviable d'avoir à affronter un parlement divisé en trois factions profondément opposées.

Aucun n'a la majorité et plusieurs réclament de nouvelles élections plutôt qu'un nouveau premier ministre.

Les spéculations sur les candidats potentiels ont commencé avant même la chute du gouvernement Bayrou, avec des noms allant de Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée, à Sébastien Lecornu, actuel ministre de la défense, qui ont été évoqués.

Toutefois, les commentateurs estiment que M. Macron aura besoin du soutien du camp de gauche ou de centre-gauche pour s'assurer du soutien des socialistes et des centristes et donner au nouveau premier ministre une chance de faire passer un budget indispensable pour s'attaquer à la dette de la France.

Lire la suite : Nouvelle crise politique en France après l'éviction du Premier ministre par les députés

Gabriel Attal, allié de M. Macron et ancien Premier ministre, a déploré "l'état d'instabilité permanente" dans lequel se trouve la France et a exhorté M. Macron à trouver un "négociateur" technocrate pour trouver un terrain d'entente entre les dirigeants politiques avant de nommer un Premier ministre.

La suggestion de M. Attal a été immédiatement qualifiée d'"absurdité totale" par Marine Le Pen, du parti d'extrême droite Rassemblement national, qui fait partie de ceux qui réclament de nouvelles élections législatives.

Mais un nouveau vote à ce stade a été implicitement rejeté par M. Macron, qui a promis qu'un nouveau premier ministre serait annoncé "dans quelques jours".

Sa déclaration reflète le besoin urgent pour la France de retrouver une certaine stabilité, alors que le pays est confronté à la nervosité des marchés, à des manifestations et à des actions syndicales de grande ampleur.

Les automobilistes sont invités à éviter Paris mercredi en raison des manifestations prévues.
Les automobilistes sont invités à éviter Paris mercredi en raison des manifestations prévues.

Les autorités se préparent à des perturbations dans tout le pays mercredi, le mouvement Bloquons Tout appelant les citoyens à paralyser le pays par des manifestations et des actes de désobéissance civile contre "l'austérité, le mépris et l'humiliation".

Bien que l'on ne sache pas exactement combien de personnes répondront à l'appel du groupe, le ministre de l'intérieur de droite, Bruno Retailleau, a reconnu mardi que 100 000 personnes pourraient y participer dans toute la France et a promis de mobiliser la police pour faire face aux "groupes organisés et aguerris qui recherchent la violence".

Des actions plus coordonnées sont attendues la semaine prochaine. Les syndicats ont appelé à la grève pour protester contre les plans budgétaires "brutaux" du gouvernement, déplorant que la France "s'enfonce dans une profonde crise sociale et démocratique".

Accusant la gauche radicale dirigée par Jean-Luc Mélenchon d'avoir créé un "climat insurrectionnel", Bruno Retailleau a prévenu que le mois de septembre "pourrait conduire à toutes sortes de débordements".

La France se prépare également à une décision de l'agence de crédit Fitch, vendredi, qui pourrait entraîner une rétrogradation de sa note et rendre les emprunts plus coûteux. La dette publique de la France a atteint 3,3 milliards d'euros au début de l'année, soit 114 % de sa production économique ou PIB.

"Nous avons besoin d'un premier ministre qui incarne le pouvoir, et ce très rapidement", a déclaré M. Retailleau. "C'est crucial, y compris en termes de maintien de l'ordre.

Mardi matin, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a déclaré que des têtes de porc avaient été trouvées devant neuf mosquées de la région. Les porcs sont considérés comme impurs par les musulmans et la maire de Paris, Anne Hidalgo, a dénoncé ces incidents comme des "actes racistes".

M. Nuñez a déclaré qu'il "ne pouvait s'empêcher de faire le lien" avec des incidents antérieurs dont il a été prouvé par la suite qu'il s'agissait d'"actes d'ingérence étrangère".

"Une action d'une telle ampleur, menée simultanément par plusieurs personnes, soulève des questions", a-t-il déclaré.