Les talibans marquent quatre ans de pouvoir en Afghanistan

Des experts de l'ONU ont demandé de ne pas accepter le régime taliban et de condamner leur système autoritaire.

Les talibans marquent quatre ans de pouvoir en Afghanistan
Des talibans commémorent quatre années de contrôle à Kaboul.

Vendredi, les talibans ont fêté quatre ans depuis leur prise de pouvoir en Afghanistan. Ils sont encouragés par la reconnaissance russe et attendent d'autres appuis.

À Kaboul, des défilés ont montré des drapeaux de l'émirat islamique pour le jour de la Victoire, rappelant la chute de la capitale en 2021. Des hélicoptères ont largué des fleurs, tandis que des combattants exhibaient des répliques d'explosifs artisanaux, utilisés durant le conflit contre l'Occident.

Les autorités ont annulé le défilé militaire habituel sur l'ancienne base de Bagram. À la place, des dirigeants ont pris la parole dans une grande salle universitaire pour louer leurs réalisations.

Le chef suprême des talibans, absent, a fait lire un message saluant le retour de la sécurité après des décennies. Il affirme que la population est protégée contre la corruption et d'autres fléaux grâce aux lois islamiques.

Aucune mention n'a été faite des graves problèmes économiques. L'ONU signale une crise humanitaire majeure, avec près de la moitié des habitants dans la pauvreté et un chômage élevé chez les jeunes.

Droits fondamentaux en péril

Un agriculteur de Jalalabad a participé aux célébrations mais souhaite plus d'actions contre le chômage, qui pousse à l'émigration. Il espère que le gouvernement aidera le peuple.

Sur la scène diplomatique, les talibans restent largement rejetés à cause de leurs restrictions, notamment envers les femmes. Celles-ci sont exclues des écoles après 12 ans, des universités et de nombreux lieux publics. Un groupe féminin accuse le régime de détruire les droits essentiels.

Début juillet, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le chef taliban pour crimes contre l'humanité envers les femmes. Cependant, le gouvernement venait d'obtenir la reconnaissance de la Russie.

Un système répressif

Kaboul entretient des relations étroites avec des pays d'Asie centrale, la Chine et les Émirats arabes unis. Des discussions ont aussi eu lieu avec des responsables occidentaux.

Pour un analyste, les droits des femmes restent importants, mais les préoccupations sécuritaires et migratoires dominent. Certains États craignent le terrorisme, d'autres utilisent la migration pour satisfaire leur opinion publique. L'Europe continue le dialogue malgré son désaccord.

Jeudi, des rapporteurs de l'ONU ont répété leur appel à ne pas normaliser les relations avec les talibans. Ils jugent leur pouvoir illégitime et affirment que la situation n'est pas irréversible.