Le plan d'Alessandra Keller s'est déroulé sans accroc

«Ça ne pourrait pas être plus bon que ça. Gagner des Championnats du monde à domicile… La dernière fois que j'avais pris part à des Mondiaux en Suisse, c'était en 2018. Je n'avais pas eu de médaille, mais ç'avait quand même été incroyable.» Cette fois, la Suissesse a été la plus forte et a remporté son tout premier titre de Championne du monde, lors du short-track disputé à Zermatt. Une médaille d'or pour laquelle elle s'était autoprogrammée depuis quelques mois et qui débloque enfin le compteur d'or des Suisses.

«Je me suis blessée en fin d'année dernière (ndlr, déchirure des ligaments d'un genou) et directement c'était dans ma tête: je voulais être de retour pour cette compétition planétaire et y arriver dans une forme optimale. C'est exactement ce qui est arrivé! Le short-track, c'était un de mes grands buts, a-t-elle expliqué alors que le Cervin jouait à cache-cache avec les nuages. J'ai réussi à mener le plan à bien. Devenir championne du monde ici, c'est fou, c'est incroyable.»

Entre les chutes et les coups de boutoir des différentes favorites, la course s'est beaucoup décantée, plus que d'habitude pour une épreuve de courte distance. Alessandra Keller s'est retrouvée à la lutte avec la Suédoise Jenny Rissveds jusque dans les derniers mètres. Elle a fini par la dégoûter et a même eu le temps de fêter, d'apprécier la dernière ligne droite, où le public valaisan lui a réservé une superbe ovation.

«Franchement, dans les derniers tours, je ne savais pas si ça allait le faire ou pas, a encore soufflé la gagnante du général de la Coupe du monde de la spécialité en 2022. Dans ma tête, je me disais juste: cours! Cours! Cours! Jenny était si forte... On avait déjà été les deux à la lutte aux Gets le week-end dernier. Je savais qu'elle pouvait poser des attaques violentes. J'ai mis de mon côté un gros rythme dans les montées et je suis partie sans me retourner.»

Bon pour le premier titre planétaire de la Suisse lors de ces Mondiaux à la maison. Surtout, une magnifique récompense pour une fille pas comme les autres. Avec son style bien à elle, qui donne l'impression qu'elle souffre plus que les autres, la Nidwaldienne est une dure au mal. Elle n'a pas toujours été récompensée de tout ce qu'elle donne à cette discipline. Cette fois, c'est fait et bien fait. Et Alessandra Keller n'aura pas la moindre pression dimanche à Crans-Montana, sur la distance olympique.