Le ministère de la défense va regrouper tous ses services de renseignement au sein d'une organisation unique, dans le cadre de sa stratégie de lutte contre les "menaces croissantes" émanant des adversaires du Royaume-Uni.
Des unités de la marine royale, de l'armée britannique, de l'armée de l'air, du commandement spatial britannique et de l'état-major interarmées permanent s'uniront pour former les services de renseignement militaire (MIS).
La réforme permettra d'accélérer la collecte, l'analyse et le partage des informations au sein de l'armée, après que les activités de renseignement hostiles contre le ministère de la défense ont augmenté de plus de 50 % au cours de l'année écoulée, selon le ministère de la défense.
Le lancement du MIS fait suite aux recommandations de l'examen stratégique de la défense, un examen majeur des forces armées qui a été publié en juin.
Le MIS sera créé parallèlement à une nouvelle unité de contre-espionnage de la défense, qui regroupera les professionnels du contre-espionnage en une seule unité afin de "perturber et dissuader plus efficacement les activités hostiles".
Leur travail sera soutenu par une nouvelle académie du renseignement de défense, qui offrira une formation spécialisée dans les disciplines clés du renseignement.
Le ministre de la défense, John Healey, a déclaré que cette refonte placerait la Grande-Bretagne "à la pointe de l'innovation militaire".
"Cela nous permet de mieux comprendre ce que nos adversaires pourraient faire ensuite, afin de protéger nos forces, de sauvegarder les infrastructures essentielles et de dissuader les menaces changeantes", a-t-il déclaré.
S'exprimant lors du lancement du MIS, Alistair Carns, ministre des forces armées, a déclaré que "l'ombre de la guerre frappe à la porte de l'Europe" et a averti que le continent n'était plus confronté à des "guerres de choix", mais à des "guerres de nécessité".
Dans une interview accordée au Telegraph, M. Carns a également exhorté les pays de l'OTAN à dépenser davantage pour la défense afin d'"accroître notre létalité" et de réduire leur dépendance à l'égard des États-Unis.
Cette annonce intervient une semaine après la publication de l'enquête Dawn Sturgess, qui, selon le ministère de la défense, montre clairement que les services de renseignement étrangers "opèrent désormais bien au-delà des normes traditionnelles en matière d'espionnage".
La principale agence de renseignement militaire russe, le GRU, a été entièrement sanctionnée par le gouvernement britannique à la suite de la publication de l'enquête.
Le Premier ministre britannique, Sir Keir Starmer, a déclaré que les conclusions de l'enquête constituaient "un grave rappel du mépris du Kremlin pour les vies innocentes".
Le Royaume-Uni s'est actuellement engagé à porter ses dépenses de défense à 2,6 % du PIB d'ici à 2027, ce qui, selon le ministère de la défense, représente la plus forte augmentation "soutenue" depuis la fin de la guerre froide.
S'exprimant jeudi à Berlin, Mark Rutte, chef de l'OTAN, a averti que le Kremlin pourrait attaquer un pays allié au cours des cinq prochaines années.
"Nous devons nous préparer à une guerre de l'ampleur de celle qu'ont connue nos grands-parents ou nos arrière-grands-parents", a-t-il déclaré.
La Royal Navy a déclaré cette semaine qu'elle avait suivi un sous-marin russe dans la Manche. Il s'agit du dernier cas en date d'une série d'activités navales russes dans les eaux britanniques.
Le gouvernement affirme que le nombre de navires russes menaçant les eaux britanniques a augmenté de 30 % au cours des deux dernières années, mais la Russie affirme que c'est le Royaume-Uni qui se montre provocateur.