Lundi, un juge de la Cour suprême brésilienne a décidé de placer l'ex-président Jair Bolsonaro en résidence surveillée. Il a enfreint une interdiction de s'exprimer sur les réseaux sociaux, dans le cadre de son procès pour tentative de coup d'État.
Dans un document vu par l'AFP, le juge Alexandre de Moraes, responsable du procès, a signalé des violations répétées des règles par l'ancien chef d'État d'extrême droite.
Le juge accuse Bolsonaro d'avoir participé à distance à des rassemblements de ses partisans dimanche. Ses propos ont été relayés en ligne par des alliés. Bolsonaro, âgé de 70 ans, n'était pas sur place.
Bolsonaro est suspecté d'obstruction à son procès. Depuis mi-juillet, il doit porter un bracelet électronique, rester chez lui le soir et le week-end, et ne peut pas utiliser les réseaux sociaux, même indirectement.
De nouvelles interdictions ont été ajoutées lundi : aucun usage de téléphone portable, personnel ou non. Les visites à son domicile sont interdites, sauf pour ses avocats.
Conflit entre le Brésil et les États-Unis
Cette évolution survient pendant des tensions sur la situation de Bolsonaro. Le 30 juillet, les États-Unis ont sanctionné financièrement le juge Moraes. Le président Donald Trump a évoqué une 'chasse aux sorcières' contre son allié pour justifier une taxe de 50% sur certains produits brésiliens, applicable le 6 août.
Le juge Moraes a affirmé : 'La justice est aveugle mais pas stupide.' Il a répété que les règles s'appliquent à tous et qu'un accusé qui enfreint délibérément les mesures doit en subir les conséquences. Ce magistrat est puissant et divisant.
Le juge reproche spécifiquement à Bolsonaro un appel téléphonique avec son fils Flavio durant les manifestations. L'échange a été publié sur les réseaux sociaux. Flavio Bolsonaro, sénateur, était sur scène devant la foule à Rio de Janeiro.
Bolsonaro est jugé à la Cour suprême pour avoir tenté de rester au pouvoir après sa défaite de 2022 contre Lula. Il est déjà inéligible jusqu'en 2030 pour désinformation sur le vote électronique. Il risque plus de 40 ans de prison après son procès prochain.