L'université publique de Californie a signalé vendredi que les autorités américaines exigent une amende colossale de un milliard de dollars (808,3 millions de francs suisses). Cette sanction concerne les manifestations pro-palestiniennes de 2024 et marque une nouvelle attaque de l'administration Trump contre le système universitaire.
Cette somme équivaut à presque cinq fois ce que l'université privée Columbia à New York a accepté de payer fin juillet. Columbia a versé plus de 200 millions de dollars (161,6 millions de francs suisses) pour résoudre un conflit sur des accusations d'antisémitisme lors des protestations du printemps 2024 contre la guerre israélienne à Gaza.
James Milliken, président de l'Université de Californie, a expliqué aux médias : « En tant qu'université publique, nous dépendons des fonds publics. Une amende de cette taille ruinerait le meilleur système universitaire public du pays et nuirait gravement à nos étudiants et à tous les Californiens. »
Réception de la mise en demeure fédérale
Selon ce responsable, qui supervise dix campus dont UCLA à Los Angeles, l'université a obtenu la mise en demeure du gouvernement fédéral vendredi. UCLA avait été le site des manifestations de l'an passé et est visé par l'administration Trump.
Des médias californiens rapportent que le gouvernement Trump demande aussi 172 millions de dollars (139 millions de francs suisses) pour des étudiants juifs. Ces derniers auraient subi discrimination et intimidation durant les mouvements étudiants il y a quinze mois.
Le réseau UC, basé dans l'État le plus riche et peuplé des États-Unis, est vu comme le meilleur système universitaire public. Il contraste avec les universités privées prestigieuses aux coûts très élevés.
« Nous allons intenter un procès »
Lors d'une conférence de presse vendredi, Gavin Newsom, gouverneur démocrate de Californie et membre du conseil d'administration de l'UC, a promis de contester cette décision en justice.
Il a affirmé : « Nous allons intenter un procès », accusant Donald Trump de vouloir limiter la liberté académique. Newsom a dit que Trump cherche à « nous extorquer un milliard de dollars si nous ne cédons pas à ses demandes ».
L'élu a souligné que le système universitaire californien est « une raison majeure pour laquelle la Californie soutient l'économie américaine. C'est aussi pourquoi nous avons plus de scientifiques, d'ingénieurs et de lauréats du prix Nobel que tout autre État ».
« Le travail crucial » d'UCLA
James Milliken a aussi mis en avant le « travail crucial » d'UCLA et du réseau UC dans la recherche technologique et médicale. Ce travail sauve des vies, stimule l'économie américaine et protège la sécurité nationale.
Depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, le président Trump, allié solide d'Israël, intensifie les pressions sur les universités.
Il a notamment bloqué plus de 2,6 milliards de dollars (2,1 milliards de francs suisses) en subventions de recherche pour Harvard. Des centaines de millions ont aussi été gelés pour Columbia.
Un « précédent dévastateur »
Fin juillet, Columbia a conclu un accord de 221 millions de dollars (178,6 millions de francs suisses) avec le gouvernement américain pour mettre fin à des mois de tensions. Des experts ont critiqué un « précédent dévastateur » dans cette offensive « autoritaire » contre l'enseignement supérieur aux États-Unis.
Le New York Times a indiqué la semaine dernière qu'un accord de 500 millions de dollars (404,1 millions de francs suisses) est en préparation avec Harvard, la plus ancienne université du pays.