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Grève en France contre les réductions budgétaires

Grève en France contre les réductions budgétaires
Environ 800 000 personnes devraient répondre à l'appel des syndicats pour protester contre les coupes budgétaires.

Des centaines de milliers de travailleurs devraient participer à des actions de grève dans toute la France jeudi, après que les syndicats ont appelé à une journée de protestation contre les coupes budgétaires.

Le ministère de l'intérieur a déclaré qu'entre 600 000 et 900 000 personnes pourraient participer aux manifestations dans tout le pays, ajoutant qu'il déploierait 80 000 policiers.

Des échauffourées ont été signalées dans les villes de Lyon et de Nantes, où la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants.

Les grèves interviennent à peine une semaine après que Sébastien Lecornu, un proche allié du président Emmanuel Macron, a été nommé premier ministre à la suite du renversement du gouvernement de François Bayrou.

Les transports publics ont été fortement perturbés jeudi matin, de nombreuses lignes de métro étant fermées à Paris, tandis que les manifestants ont bloqué des routes et des rues dans les grandes villes de France.

Les étudiants se sont rassemblés devant les écoles et les universités de la capitale et d'ailleurs, bloquant les entrées et scandant des slogans. Environ un tiers des enseignants ont quitté l'établissement.

Les pharmaciens sont également nombreux à adhérer au mouvement de grève, 98 % des pharmacies devant rester fermées.

Les syndicats ont demandé une augmentation des dépenses dans les services publics, une hausse des impôts sur les riches et la suppression des coupes budgétaires prévues par l'éphémère gouvernement Bayrou.

Sophie Binet, présidente de l'un des principaux syndicats français, la Confédération générale du travail (CGT), a déclaré : "Nous devons être présents en force, c'est ainsi que nous rassemblerons nos forces pour continuer à nous battre [ ? "Nous devons être présents en force, c'est ainsi que nous rassemblerons nos forces pour continuer à nous battre... pour obliger le gouvernement et les employeurs à mettre un terme à des politiques qui ne servent que les plus riches.

Bruno Retailleau, le ministre de l'intérieur sortant, a déclaré que 58 personnes avaient été arrêtées en France en milieu de matinée.

"Nous serons intransigeants et implacables", a prévenu M. Retailleau, ajoutant qu'il avait donné des instructions à la police pour qu'elle procède à des arrestations "dès qu'il y aura le moindre dérapage".

Jean-Luc Mélenchon, le leader du parti de gauche radicale La France insoumise (LFI), a demandé aux participants à la grève d'être "disciplinés".

"Toute action violente ne servirait qu'une seule personne : M. Retailleau", a-t-il déclaré.

Avant les manifestations, Laurent Nunez, le procureur de Paris, avait exprimé ses craintes de voir les manifestations "déraillées" par des groupes d'extrême gauche et avait demandé aux magasins du centre ville de fermer pour la journée.

Les grèves de jeudi font suite à la participation d'environ 200 000 personnes aux manifestations organisées par le mouvement populaire Bloquons Tout la semaine dernière, qui ont provoqué quelques perturbations dans toute la France.

La proposition de budget impopulaire de M. Bayrou - qui vise à réduire la dette publique élevée de la France par des réductions de 44 milliards d'euros (38 milliards de livres sterling) - lui a fait perdre un vote de confiance à l'Assemblée nationale la semaine dernière, lorsque les partis de tout l'échiquier politique se sont unis pour le renverser.

Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, qui doit encore constituer une équipe ministérielle, n'a pas entièrement renoncé aux coupes et a engagé des discussions avec les partis d'opposition pour tenter de parvenir à un compromis sur le budget.

La position de M. Lecornu est périlleuse. Comme ses deux prédécesseurs, Bayrou et Michel Barnier, il doit faire face à un parlement divisé en trois blocs aux tendances politiques très différentes, ce qui rend difficile l'élaboration d'un budget acceptable pour une majorité de députés.

Mais la France est également confrontée à la spirale de la dette publique, qui s'élève à près de 50 000 euros par Français.

Barnier et Bayrou ont également été mis à mal en raison de leurs propositions de budget, qui auraient entraîné des réductions substantielles, les politiciens de gauche réclamant au contraire des hausses d'impôts.