Un homme recherché pour l'attaque meurtrière d'un restaurant juif à Paris il y a plus de 40 ans a été arrêté par les autorités palestiniennes en Cisjordanie occupée.
Mahmoud Khader Abed Adra - qui se faisait appeler Hicham Harb - est soupçonné d'avoir dirigé l'attaque à la grenade et à l'arme à feu d'août 1982 contre le restaurant Jo Goldenberg, rue des Rosiers à Paris, qui a fait six morts et au moins 20 blessés.
La nouvelle de l'arrestation intervient quelques jours avant que la France n'envisage de reconnaître officiellement l'État de Palestine.
Le président Emmanuel Macron a déclaré qu'il se félicitait de "l'excellente coopération" entre la France et l'Autorité palestinienne dans un post sur X.
"Nous travaillons ensemble pour assurer son extradition rapide", a-t-il ajouté.
Le parquet national antiterroriste (PNAT) a déclaré avoir été informé par Interpol de l'arrestation par les autorités palestiniennes, en vertu d'un mandat international datant de 2015.
Adra est accusé de meurtre terroriste et de tentative de meurtre terroriste.
Le bureau du procureur a refusé de commenter les circonstances exactes et la date de son arrestation.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré que l'arrestation avait été rendue possible par la décision du président Macron de reconnaître un État palestinien indépendant, permettant ainsi une demande d'extradition.
Outre la France, des pays comme l'Australie, la Belgique, le Royaume-Uni et le Canada devraient reconnaître officiellement un État palestinien lundi, avant la réunion annuelle des dirigeants à l'Assemblée générale des Nations unies, une décision vivement contestée par Israël et de nombreux Juifs français.
Adra est soupçonné d'avoir mené l'assaut et d'avoir été l'un des tireurs qui ont fait feu sur les convives.
À ce jour, personne n'a été puni pour cet attentat, qui a eu lieu le 9 août 1982 dans la très fréquentée rue des Rosiers, dans le quartier majoritairement juif du Marais.
En juillet, les juges français ont ordonné que six personnes, dont Adra, soient jugées pour meurtre et agression dans le cadre d'un tribunal spécial chargé de juger les auteurs de l'attentat historique.
Un autre suspect, Abu Zayed, est détenu en France après avoir été extradé de Norvège, en même temps qu'un autre suspect. Trois autres suspects sont toujours en fuite et se cacheraient en Jordanie et en Cisjordanie.
Un procès devrait avoir lieu au début de l'année prochaine, trois des six accusés devant être présents et les autres jugés par contumace.
Adra aurait été membre d'une faction palestinienne dissidente, le groupe Abou Nidal, actif dans les années 1970 et 1980.
Le groupe s'est séparé de l'Organisation de libération de la Palestine de Yasser Arafat et est accusé d'une série d'attaques violentes à travers le monde qui ont tué au moins 900 personnes.
Macron a ajouté dans son tweet : "La France n'oublie pas. Elle applique et punit toujours. La justice prévaudra".
Yohann Taïeb, porte-parole de certaines des victimes de l'attentat, a déclaré sur X qu'il s'agissait d'un "pas important" et a exhorté M. Macron à obtenir l'extradition d'Adra "le plus rapidement possible".