Julien Palisca, un ex-membre de la brigade des mineurs de Marseille, est demeuré impassible jeudi lors de l'annonce de sa condamnation à 15 ans de prison pour le viol de deux enfants à Manille.
La cour criminelle des Bouches-du-Rhône l'a également condamné pour possession de milliers de fichiers pédopornographiques, avec une peine comprenant 10 ans de sûreté, 10 ans de suivi sociojudiciaire avec soins obligatoires, et une interdiction de tout contact professionnel ou bénévole avec des mineurs.
Ce jugement correspond à la peine demandée par l'avocate générale Sylvaine Schumacher, qui a qualifié cela de trahison envers sa famille et la société, soulignant sa pédophilie et mythomanie diagnostiquées et la nécessité de le mettre à l'épreuve.
« Dans le calcul »
Sylvaine Schumacher a évoqué la difficulté de cerner la personnalité de Julien Palisca, le comparant à un Dr Jekyll apprécié de ses collègues et à un Mister Hyde ayant trompé beaucoup de monde, jusqu'à ce qu'un collègue, Christophe Annunziata, révèle l'imposture.
L'avocate générale et les avocats des parties civiles ont décrit l'accusé comme calculateur, notant des aveux minimaux. Me Joanny Moulin a affirmé qu'il plaidait coupable face aux preuves, et Me Baptiste Bellet a déploré ses explications succinctes, résumant son attitude à une demande de condamnation sévère sans engagement profond.
La façade de cet homme de 46 ans s'est à peine fissurée pendant les audiences, même lors des témoignages des deux frères de 11 et 15 ans violés en 2018 à Manille, à 11 000 km de distance.
Le témoignage poignant des deux enfants
Sa reconnaissance des faits était inférieure au récit des victimes entendues en visioconférence, à qui il a présenté des excuses. Sylvaine Schumacher a jugé leurs déclarations crédibles et détaillées, tandis que Me Julie Bolo-Jolly a dénoncé un tourisme sexuel, citant des recherches internet sur la prostitution à Manille avant son voyage.
Me Justine Boyadjian, avocate de la défense, a tenté d'atténuer ce portrait en rappelant son passé d'enfant abusé, et a noté qu'il n'avait pas supprimé les fichiers compromettants malgré les enquêtes.
Précédemment, l'accusé avait exprimé un besoin de soins, disant qu'en prison, il était pris en charge, mais qu'en liberté, un suivi était nécessaire pour assurer sa sécurité.