Samedi en Serbie, des confrontations ont opposé des manifestants aux forces de l'ordre pour la cinquième fois d'affilée. Les deux parties se renvoient la faute après des mois de mobilisation contre la corruption.
À Valjevo, au cœur des Balkans, un groupe masqué a incendié un bâtiment vide du Parti progressiste serbe (SNS), dirigé par le président Aleksandar Vucic, lors d'un rassemblement de milliers de personnes.
Ces individus ont ensuite combattu la police en jetant des pierres et des artifices, tandis que les autorités répondaient avec des grenades étourdissantes et du gaz lacrymogène.
Accusations réciproques
Des incidents ont aussi eu lieu à Belgrade quand les forces de l'ordre ont barré la route à des manifestants visant le siège du SNS, et à Novi Sad, deuxième ville du pays. Ces rassemblements sont fréquents depuis l'effondrement d'un auvent en béton à la gare de Novi Sad en novembre 2024.
Cette catastrophe, ayant causé 16 morts, a été attribuée à la corruption par les opposants. Menées par des étudiants, les manifestations étaient auparavant calmes. Elles se tiennent partout en Serbie et ont attiré jusqu'à des centaines de milliers de personnes.
Les tensions se sont aggravées récemment avec des attaques de partisans du pouvoir masqués contre les protestataires. Chaque camp accuse l'autre de chercher à envenimer la situation. Des élus de l'opposition et des militants ont dénoncé les violences des pro-gouvernementaux et de la police, diffusant des images de blessés graves.
Opposition à des élections précoces
Une vidéo en ligne de jeudi montre une vingtaine de policiers frappant un jeune homme à terre à Valjevo. Les forces de l'ordre rejettent ces allégations, affirmant avoir été agressées par les manifestants.
Sous la pression des rues ces derniers mois, le gouvernement a été réorganisé avec un nouveau premier ministre, et d'anciens ministres ont été arrêtés et inculpés.
Depuis mai, les protestataires demandent des élections anticipées, mais le président Vucic, réélu en 2022 pour cinq ans, refuse, évoquant un complot étranger pour le renverser.