Des centaines de cadavres ont été découverts, avec probablement bien d'autres encore enfouis. Les survivants ont tout perdu. Un responsable humanitaire ayant visité un village reculé a relaté les impacts du désastre.
Francesco Lanino de Save the Children a expliqué qu'à l'arrivée de l'équipe, il était dur de croire qu'un village entier et des centaines de corps gisaient sous la boue.
Une équipe de l'ONG a réussi à atteindre le village de Tarasin dans les montagnes du Darfour, enseveli depuis dimanche soir après un long et difficile voyage.
Presque 400 corps récupérés
D'après les autorités locales et Save the Children, 373 corps ont été extraits, incluant de nombreux enfants. On craint plus de 1 000 morts au total, avec seulement 150 personnes retrouvées vivantes dans la zone.
Francesco Lanino a décrit beaucoup de chagrin et de douleur parmi les survivants, qui ont perdu des proches et ignorent comment procéder aux secours ou récupérer les dépouilles.
Des hommes locaux ont tenté de sauver des vies avec leurs mains, par désespoir, car ils n'avaient pas d'outils. Les rescapés se retrouvent sans abri, nourriture, ou biens.
Trois glissements de terrain
Les survivants ne savent où se réfugier, car toute la région est touchée par de fortes pluies et des risques persistants.
La zone a subi trois glissements de terrain successifs : le premier dimanche, un autre lundi dans une vallée voisine, et un troisième mardi au même endroit, affectant même les sauveteurs.
Beaucoup craignent de nouveaux glissements, ayant entendu des bruits inquiétants dans les montagnes environnantes.
Environ 5 000 têtes de bétail, comme des vaches et des chèvres, sont aussi enterrées. Les habitants ont véritablement tout perdu.
Risques d'épidémies
Save the Children a dépêché une équipe de 11 experts qui ont atteint le village après un trajet ardu de dix heures à dos d'âne sous la pluie, dans une zone sans routes ni services.
Ils ont établi une structure de santé d'urgence, avec un soutien psychosocial pour les femmes et enfants, et les premiers besoins sont la nourriture, des couvertures et des abris.
Il y a un haut risque de contamination de l'eau, avec des antécédents de choléra, suscitant des craintes d'une nouvelle épidémie touchant les survivants et les environs.
Le glissement s'est produit durant la saison des pluies, entre juillet et octobre, dans un pays ravagé par une guerre civile depuis avril 2023, qualifiée par l'ONU de l'une des pires crises humanitaires.