Jasper Philipsen a décroché au sprint la 19e étape du Tour d’Espagne, vendredi. Son troisième succès dans cette 80e édition, à la veille d’une journée décisive pour la victoire finale. C’est aussi la 57e victoire de sa carrière pour le sprinteur belge d’Alpecin qui s’est imposé devant Mads Pedersen et Orluis Aular à l’issue d’une dernière ligne droite en montée interminable à Guijuelo.
«Cette arrivée a été très difficile, j’ai dû aller loin dans la douleur, a commenté la fusée flamande, vainqueur de 10 étapes du Tour de France. On va essayer d’en gagner une autre dimanche lors de la dernière étape qu’on attend avec impatience, car ces trois semaines auront vraiment été compliquées.»
Les manifestants sont restés discrets
Après cette journée de transition pour les leaders, le maillot rouge reste sur les épaules de Jonas Vingegaard. Ce dernier a tout de même gratté quatre secondes de bonifications lors du sprint intermédiaire, où il a profité de la passivité de Joao Almeida et son équipe UAE. Le Danois compte désormais 44 secondes d’avance sur le Portugais avant la 20e étape, qui s’annonce décisive pour la victoire finale dimanche avec une arrivée au sommet de la Bola del Mundo, un col hors catégorie de 12,4 km à 8,6% de moyenne.
Dans cette Vuelta particulièrement agitée, secouée presque quotidiennement par des manifestations propalestiniennes, la journée de vendredi a été remarquablement paisible. Elle a été égayée par l’échappée du Tchèque Jakub Otruba, parti dès le kilomètre zéro et un temps accompagné par le Français Victor Guernalec, jusqu’à ce que ce dernier ne doive abdiquer à cause d’une crevaison.
Otruba a ensuite continué seul avant d’être rattrapé à 50 kilomètres du but, non sans avoir écopé en route d’un carton jaune pour avoir adopté une position irrégulière dans une descente.
Joao Almeida y croit encore
À Guijelo, où les militants propalestiniens étaient encadrés par des forces de l’ordre en nombre sur le bord de la route, Philipsen a ensuite profité du train de ses coéquipiers pour contenir la poussée du maillot vert Mads Pedersen. L’étape de samedi promet d’être autrement plus animée, alors que les autorités ont prévu de déployer un renfort de 400 agents de la Garde civile face au risque de nouvelles manifestations.
C’est aussi la dernière chance pour Almeida de renverser la vapeur et gagner son premier grand Tour, puisque la dernière étape à Madrid ne présente pas un profil de nature à bouleverser la donne au général. Et il y aura de quoi faire sur un parcours proposant 4100 mètres de dénivelé positif en seulement 164 km, avec cinq ascensions répertoriées au programme, dont la redoutable ascension finale vers Bola del Mundo. «Je pense que tout est encore possible», a estimé le Portugais vendredi.
Il devra toutefois trouver un moyen de se débarrasser de Vingegaard qui, sans être souverain sur cette Vuelta où il a été légèrement malade, semble pour l’instant maîtriser les débats avec son expérience de double vainqueur du Tour de France (2022 et 2023).