Procès pour vols d'armes entre la Suisse et la France
Le procès commence ce mardi à la cour d'assises du Rhône. Dix hommes sont accusés d'avoir approvisionné le banditisme lyonnais avec des armes volées en Suisse et en France.
Publié le 8 septembre 2025 à 19:32
L'enquête déclenchée après des cambriolages d'armureries a mené à une large arrestation en mars 2021.
Alors que les vols d'armureries augmentent récemment en Suisse, un procès similaire s'ouvre en France pour des faits survenus il y a cinq ans. Dix hommes, âgés de 25 à 40 ans, avec des antécédents judiciaires pour la plupart, sont jugés à Lyon à partir de mardi pendant trois semaines. Ils sont suspectés d'avoir largement fourni des armes au crime organisé lyonnais, à partir d'un stock de près de 400 armes à feu, dont de nombreux fusils d'assaut, volées lors d'opérations très efficaces.
Ils utilisaient toujours la même méthode. Après avoir franchi la frontière de nuit avec des voitures volées puissantes, les criminels masqués et armés se dirigeaient vers les cibles repérées. Ils coupaient les barreaux, brisaient portes ou fenêtres, désactivaient les alarmes, puis volaient et chargeaient rapidement des dizaines d'armes dans leurs véhicules, si vite qu'ils en perdaient parfois en route. Le groupe a attaqué trois fois la même armurerie à Zwingen dans le canton de Bâle, puis a agi à Saint-Claude dans le Jura français, et à Wallbach dans le canton d'Argovie. Là, un armurier a tiré et blessé un agresseur qui tentait de neutraliser l'alarme. Le sang du criminel a permis son identification par ADN.
Mis en cause par un travail complexe de la police, basé sur des recoupements d'écoutes, de vidéos et de contrôles routiers, les accusés continuent de nier toute participation directe aux vols, admettant seulement parfois avoir acheté des armes. Originaires de la banlieue de Lyon et de Grenoble, ils sont suspectés d'avoir revendu ou caché les armes. Seulement une dizaine d'armes ont été retrouvées, lors de perquisitions chez eux ou dans d'autres affaires.