Vendredi, la Colombie a annoncé une action militaire contre les groupes rebelles responsables de l'attaque de policiers près de Medellin et de l'attentat à Cali, qui ont entraîné 19 morts, dont des civils.
Le ministre de la Défense, Pedro Sanchez, s'est rendu à Cali vendredi, où au moins six civils ont perdu la vie et plus de 60 ont été blessés par l'explosion d'un camion piégé près d'une base aérienne. Il a confirmé le début de l'opération 'Sultana' pour défendre le pays contre le terrorisme et la criminalité, sans donner plus de détails.
Près de Medellin, dans le nord-ouest, 13 policiers ont été tués jeudi lors de tirs et par un drone explosif visant un hélicoptère. Ils participaient à une opération d'éradication de cultures de coca. Les autorités blâment deux factions dissidentes des ex-FARC, en conflit, qui ont rejeté l'accord de paix de 2016.
Selon le ministre Sanchez, dans les zones contrôlées par ces groupes, les extorsions, assassinats ciblés et recrutements d'adolescents ont diminué. Cela les a poussés au désespoir et à utiliser des méthodes terroristes, les plus criminelles et insensées.
« Mafia internationale »
Le président Gustavo Petro a déclaré après une réunion nocturne avec les militaires que la Colombie fait face à une mafia internationale avec des bandes armées sur son territoire.
En tant que premier président de gauche du pays, Petro subit des critiques croissantes pour sa stratégie de dialogue avec les groupes armés plutôt que d'opter pour une confrontation directe.
Le maire de Cali a admis à la radio Blu une faille dans les services de renseignement qui doit être corrigée. Sur les lieux de l'attentat, un autre camion chargé d'explosifs n'a pas explosé, évitant une catastrophe plus grave.
Le parquet a signalé l'arrestation de deux personnes liées à l'attentat. L'une d'elles a été capturée et frappée par des habitants, selon le président Petro.
« Sebastian »
Connu sous le pseudonyme 'Sebastian', cet individu est identifié comme membre de l'Etat-Major Central (EMC), qui avait déjà revendiqué des attaques en juin ayant tué cinq civils et deux policiers à Cali et aux alentours.
Laura Bonilla, directrice adjointe de la fondation Paix et Réconciliation, a expliqué à l'AFP que les guérillas cherchent à mettre le gouvernement sous pression et à créer de l'inquiétude avant les élections de 2026.
En mai prochain, la Colombie élira un nouveau président, car Gustavo Petro ne peut pas se représenter. Sous sa mandature, la production de cocaïne a atteint des records, selon l'ONU.