Le 12 septembre 2025, Feu! Chatterton a sorti son quatrième album studio, «Labyrinthe». Une semaine plus tard, Arthur Teboul (chant et écriture) et Sébastien Wolf (guitares et synthés) ont accepté de nous en dire plus sur cet opus. C'est lors d'une visioconférence, entre images qui figent et déconnexion momentanée, qu'ils se sont livrés sans filtre.
Le fil d'Ariane de ce nouvel album? La musique, tout simplement. «C'est un peu bête dit comme ça, mais on s'est beaucoup perdu. Et en fait, chaque fois qu'on fait un disque, il faut accepter cet état d'inconnu. Si on prend le chemin qu'on a l'habitude de prendre, on ne va pas faire quelque chose de très intéressant. Et pourquoi on retourne toujours vers ce risque? C'est parce qu'on a confiance dans le fait que notre musique va nous donner le chemin. C'est notre boussole dans le labyrinthe de la vie», explique Arthur.
Et Sébastien d'insister: «Pour ce disque en particulier, on avait besoin de trouver un nouveau territoire musical. Je pense que ça a aussi été un des caps qu'on s'était fixé sans se le dire. Ne pas refaire ce qu'on avait fait avec les trois précédents albums qu'on aime beaucoup!»
Quand on ne peut plus se reposer sur un pilier, il faut le construire soi-même
Pour Arthur, une chanson s'impose comme le cœur de «Labyrinthe». «Mille vagues» a quelques chose de symboliquement très fort pour nous. On l'a écrite juste après la disparition de Jean-Philippe (ndlr: Allard), notre manager, mentor, et un ami très cher», confie-t-il.
Ce décès, qui survient à un moment où le groupe est en proie à de nombreux doutes, va les ressouder. «Son départ soudain, nous a fait réaliser que nos embrouilles étaient un peu dérisoires et qu'on avait des choses plus belles et plus grandes à préserver. On lui doit ce disque! Son absence nous a obligés à nous responsabiliser à nouveau tous les cinq. Quand on ne peut plus se reposer sur un pilier, sur un mur porteur, il faut le construire soi-même», poursuit le chanteur de 37 ans.
Maintenant que l'album est sorti, on n'a pas résisté à leur demander s'ils avaient laissé quelque chose derrière eux dans ce labyrinthe. «Peut-être nos individualités orgueilleuses», avoue Sébastien. Et d'ajouter: «Ça a été une des raisons pour lesquelles ces deux années ont été compliquées pour nous. Le groupe est passé assez proche de l'implosion. Peut-être que maintenant qu'on est sorti de ce labyrinthe, on y a laissé l'orgueil.»
Pour Arthur, ils ont aussi fait tomber l'armure. «Je crois qu'on a laissé là-dedans la peur d'être vulnérable. On s'est rendu compte que cette vulnérabilité pouvait être une force», conclut-il.