L'organisme australien de sécurité en ligne a reproché ce mercredi à des sociétés comme Apple, Google et Microsoft de négliger les contenus pédopornographiques diffusés sur leurs services.
La commission eSafety a observé qu'Apple et YouTube, appartenant à Google, ignoraient le volume de signalements d'abus sexuels sur mineurs et ne communiquaient pas sur les délais d'intervention.
«Ces entreprises ne priorisent pas la sécurité des jeunes et semblent tolérer les infractions sur leurs sites», a déclaré Julie Inman Grant, commissaire à la sécurité en ligne.
«Des méfaits aussi horribles envers des enfants»
Elle a souligné que ces firmes n'avaient pas amélioré leurs démarches significativement depuis une demande faite trois ans plus tôt.
«Aucune autre industrie ne serait autorisée à fonctionner en tolérant de tels crimes contre des enfants», a-t-elle ajouté.
Le rapport a aussi montré que des géants comme Apple, Google ou Microsoft n'utilisaient pas de méthodes pour détecter à l'avance ces contenus illicites.
«La protection des enfants est fondamentale pour nous»
Les entreprises technologiques doivent fournir un compte-rendu semestriel à la commission sur leurs actions contre ces contenus, y compris ceux produits par intelligence artificielle.
«La sûreté des enfants est vitale pour nous», a répondu un responsable de Google. «Nous luttons contre ces contenus depuis toujours en investissant massivement dans des technologies avancées» pour les trouver et les supprimer, a-t-il précisé.
Il a indiqué que plus de 90% de tous les contenus pédopornographiques sur YouTube sont éliminés par des «systèmes automatiques fiables» avant d'être signalés ou consultés.
Une réglementation empêchant l'accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans
En novembre 2024, l'Australie a adopté une loi bannissant l'usage des réseaux sociaux pour les moins de 16 ans, une des règles les plus rigoureuses pour des applis comme X, TikTok, Instagram ou Facebook.
En cas de violation, des sanctions pouvant monter à près de 50 millions de dollars australiens (26,1 millions de francs suisses) sont imposées.
La ministre des Communications, Anika Wells, a annoncé fin juillet que YouTube serait aussi inclus. Selon elle, deux enfants australiens sur cinq rapportent avoir vu des contenus inappropriés sur cette plateforme.