À Palaia Fokaia, à une heure de route au sud d'Athènes, un paysage grec champêtre avec oliviers et villages est devenu un spectacle sinistre de terres noircies et de bâtiments calcinés suite à un feu violent.
Des centaines de pompiers luttent samedi pour le deuxième jour contre un incendie majeur près d'Athènes, qui a tué une personne. Des vents puissants font redouter une extension des flammes. Le service météo grec EMY annonce des rafales pouvant atteindre 74 kilomètres à l'heure ce jour-là.
Dans la zone rurale de Keretéa à Palaia Fokaia, le vent fort répand poussière et fumée âcre provenant des collines voisines, où des feux de forêt continuent de brûler.
Le sol vibre sous les hélicoptères et avions-citernes qui volent bas pour arroser les flammes avec de l'eau de mer, traversant un terrain accidenté.
«Ma maison va bien, mais ma forêt a brûlé»
Plus de 260 pompiers, 80 camions et douze avions sont engagés dans cette région rurale à 43 kilomètres au sud-est d'Athènes, selon un porte-parole. 'L'incendie a faibli, mais des foyers actifs subsistent', a-t-il indiqué à l'AFP.
Dans une maison brûlée au toit effondré en métal tordu, des habitants masqués reviennent chercher des affaires épargnées. Dimitria a eu de la chance : sa maison est intacte, mais la forêt voisine est dévastée, ne laissant que des arbres carbonisés et de la cendre.
'Hier soir, les renforts de pompiers étaient rares', regrette-t-elle, racontant comment l'aide est arrivée quand le feu menaçait 'beaucoup de maisons'. 'Ma maison va bien, mais ma forêt est partie. C'est très triste', confie-t-elle, la voix brisée et les yeux pleins de larmes.
Dévouement des soldats du feu
Armés de tuyaux, les pompiers parcourent les bosquets pour éteindre les braises, marchant sur des brindilles brûlées. Depuis sa maison préservée, Kostas Triadis observe leur action avec gratitude.
Malgré les dégâts au paysage, il loue le travail des pompiers et volontaires, sans qui 'ce serait bien pire'. 'C'était une belle petite forêt, nous savions tous son danger', murmure cet homme de 70 ans, souhaitant qu'elle 'repousse d'elle-même'.
'Tous font leur maximum pour sauver l'endroit, mais le vrai drame est la perte de la forêt', ajoute sa femme Eleni, 71 ans. 'Elle était très ancienne. C'est une catastrophe, le feu n'avait jamais touché ici', déplore cette dame qui passe chaque été dans cette zone avec son mari, loin d'Athènes.
Tout près, le contraste est saisissant : des baigneurs se détendent sur le sable et nagent dans la Méditerranée étincelante. Cette scène paisible est perturbée par les avions-citernes qui rasent l'eau pour se réapprovisionner avant de retourner combattre les flammes.