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Il ne regrette pas d'avoir tué son camarade, un «mauvais soldat»

Un ancien militaire encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat d'un autre soldat de son unité à Bitche (Moselle), avec qui il avait un différend.

Il ne regrette pas d'avoir tué son camarade, un «mauvais soldat»
Le jour du crime, avant de monter la garde à l'armurerie avec Sulyvan Flora, Tristan Sprunck avait caché un couteau dans son uniforme.

Ancien militaire à Bitche (Moselle), Tristan Sprunck, 26 ans, accusé d’assassinat, a affirmé mercredi au premier jour de son procès à Metz qu’il ne regrettait pas d’avoir tué un soldat de son unité avec qui il avait un différend. «J’éprouve sur le plan moral des remords, car j’ai retiré la vie d’un fils à sa mère. Mais en toute franchise, ma pensée n’a pas évolué: je ne regrette pas mon geste, je ne vais pas mentir pour être bien vu», a déclaré l’ancien caporel-chef devant la cour d’assises de la Moselle.

Il est accusé d’avoir prémédité le meurtre, le 30 juin 2022, du soldat de première classe Sulyvan Flora, d’un an son aîné et originaire de Guyane, en poste comme lui au 16e bataillon des chasseurs à pieds de Bitche.

L’accusé, qui reconnait les faits, est plus nuancé sur leur préméditation: «Je ne dirais pas que je conteste cela», a-t-il déclaré. Evoquant son «ressentiment» à l’égard de son camarade, qu’il qualifiait de «fainéant» et «mauvais soldat», il a indiqué qu’avant le meurtre, il «réfléchissai(t) beaucoup sur le moyen de régler le problème pacifiquement ou pas». «Mais je ne m’attendais pas à la manière dont les choses se sont orchestrées ni que ça aille aussi loin», a-t-il ajouté.

Qualifié par ses camarades de l’armée de Terre d’»assez violent», «pouvant s’emporter vite», M. Sprunck, qui accordait une grande importance au respect de la hiérarchie militaire et ne supportait pas l’injustice, dit qu’il «se vouait corps et âme à son métier» mais se faisait rabaisser.

Le soldat Flora, qu’il tenait pour responsable de l’incendie de sa voiture sur le parking du terrain militaire, «était dans une montée en puissance de la violence, et il n’a jamais rencontré de sanction de la hiérarchie», a déploré l’accusé devant la cour.

Le matin du meurtre, avant une garde à l’armurerie avec Sulyvan Flora, Tristan Sprunck s’était armé d’un couteau, caché dans son treillis. Selon les enquêteurs, après avoir fermé fenêtres et portes, il a «assené plusieurs coups de poing» à la victime, puis des coups de couteau, avant de lui tirer deux balles, dont une en pleine tête, avec l’arme de sécurité de l’armurerie, un pistolet Glock 17. Le verdict est attendu vendredi dans la soirée.