Conflit politique au Texas sur le redécoupage électoral

Des élus démocrates ont quitté le Texas pour empêcher un vote qui donnerait cinq sièges supplémentaires aux républicains au Congrès américain.

Conflit politique au Texas sur le redécoupage électoral
Photo aérienne du Capitole du Texas à Austin, le 4 août 2025.

Lundi, le parlement texan vit un affrontement à distance entre républicains et démocrates. Ces derniers ont fui l'État pour stopper un projet de loi qui pourrait offrir cinq sièges de plus à Donald Trump au Congrès.

La chambre basse s'est rassemblée à 15h00 heure locale (22h00 en Suisse) pour étudier ce texte. Il vise à modifier les 38 circonscriptions électorales du Texas, deuxième État le plus peuplé des États-Unis.

Les républicains cherchent à changer la carte électorale pour affaiblir le vote démocrate, une pratique nommée «gerrymandering».

Soutenus par Donald Trump, ils veulent cinq élus républicains supplémentaires à la Chambre des représentants après les élections de novembre 2026.

Soumission à Trump

Les démocrates, minoritaires, tentent de s'opposer à ce changement. Dimanche, ils ont fui pour empêcher le quorum du vote de lundi, certains étant à Chicago ou New York. «Cette décision n'a pas été prise à la légère», a déclaré Gene Wu, chef démocrate à la chambre basse.

Il accuse le gouverneur Greg Abbott de se soumettre à Trump et d'utiliser une carte «raciste», car elle réduirait l'influence des électeurs noirs et hispaniques, souvent démocrates.

En réponse, Greg Abbott a menacé de destituer les démocrates s'ils ne revenaient pas lundi, bien qu'il n'en ait pas le pouvoir. «Ces absences étaient préméditées pour un but illégal», a-t-il affirmé.

Le leader républicain Dustin Burrows a ouvert la session en notant l'absence des démocrates. «Pas de quorum», a-t-il dit, les accusant de fuir leurs devoirs. Les présents ont voté un mandat d'arrêt contre les absents, valable seulement au Texas.

Protections légales

Pour contrer le Texas, des gouverneurs démocrates veulent aussi modifier leurs cartes électorales, comme Gavin Newsom en Californie.

Mais contrairement au Texas, les États démocrates ont des garde-fous législatifs ou constitutionnels. Il leur sera donc difficile de regagner les sièges perdus au Texas, en Ohio ou au Missouri.

À New York, la gouverneure Kathy Hochul a pris un ton ferme lors d'une conférence avec des élus ayant fui. «Nous sommes en guerre», a-t-elle martelé.

Elle souhaite changer la loi dans son État, où une commission indépendante fixe la carte électorale. «Les règles ont radicalement changé. Honte à nous si nous l'ignorons et restons attachés au passé. Cette ère est finie, Donald Trump l'a abolie à jamais», a-t-elle déclaré.