À la veille du vote de confiance qui devrait, sauf énorme surprise, le faire tomber, François Bayrou a dénoncé dimanche des forces politiques «en guerre civile les unes avec les autres» depuis trois ans à l’Assemblée qui vont s’allier «ensemble pour abattre le gouvernement». «Voilà des formations politiques qui non seulement ne sont d’accord sur rien, mais bien pire que cela, sont en guerre civile ouverte les unes avec les autres (...) Et elles se mettent ensemble pour abattre le gouvernement», a-t-il fustigé sur Brut, son dernier rendez-vous médiatique avant le vote de confiance de lundi.
«Il y a pire dans la vie que d’être à la tête d’un gouvernement et que ce gouvernement (...) soit renversé», a ajouté le Premier ministre, semblant acter sa chute face aux veto annoncés de la gauche et de l’extrême droite.
Compte à rebours enclenché
Bayrou achève dimanche sa tournée médiatique sans se faire d’illusion, alors qu’Emmanuel Macron est déjà en quête de son successeur, sous la pression des oppositions. Le compte à rebours est enclenché, les heures du gouvernement Bayrou sont comptées. Lundi à 15h00, le Premier ministre montera à la tribune de l’Assemblée pour demander la confiance des députés. Vers 19h00, leur verdict tombera.
Sauf énorme surprise, la sentence est déjà connue. Et ce même si les députés LR se prononceront, eux, en ordre dispersé, leur chef Laurent Wauquiez ayant donné dimanche matin une «liberté de vote» à son groupe. En contradiction avec l’appel du patron du parti Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, à soutenir le gouvernement Bayrou.
Laurent Wauquiez a également réitéré sur LCI qu’il ne censurerait pas automatiquement un gouvernement PS ou RN, propos qui lui avaient valu un recadrage de Bruno Retailleau. «Si la gauche est à Matignon, la droite sera dans l’opposition», a prévenu samedi Othman Nasrou, secrétaire général de LR, réuni en congrès ce week-end à Port-Marly (Yvelines). Bruno Retailleau fera à 15h00 son discours de clôture.